RAMSAY LETTER 1737
This letter was published in Pierre Chevalier's «Les Ducs sous l’Acacia»,
Vrin, Editor, Paris, 1964, page 216. It was discovered by Miss Françoise
Weil and published by her in "R.H. Littéraire de la France", April-June
1963, n° 2, p. 276-278, in an article about Ramsay and Freemasonry.
Miss Weill points out that the ode mentioned in the last paragraph is
missing, cf. supra, chapter V, pp. 157-158. Moreover, Ramsay errs in
giving Mr. de Tressan, who was a count, the title of marquess.
ORIGINAL FRENCH TEXT - ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS:
"Ouy Monsieur on vous a trompé, si l'on vous a dit que les devoirs de
l'illustre ordre des Freemaçons se bornent aux vertus civiles. Ils
s'étendent bien plus loin et embrassent toute la philosophie des
sentimens et même toute la théologie du coeur. Nous avons dans notre
société trois sortes de confrères; les novices ou les apprentifs; les
compagnons ou les profès; les maitres ou les adeptes. Nos symboles
allégoriques, nos hiéroglyphes plus anciens, et nos mystères sacrés
apprennent trois sortes de devoirs à ces différents degrés de nos
initiés. Aux premiers les vertus morales et philanthropes, aux seconds
les vertus héroïques et
intellectuelles; aux derniers les vertus surhumaines et divines.
Autrefois on étoit trois mois postulant, trois mois novice, et trois mois
compagnon avant que d'être admis à nos grands mystères, et par là devenir
homme nouveau pour ne plus vivre que de la vie du pur esprit. Depuis
la dégradation de notre ordre, on a trop précipité les réceptions, et les
initiations, au grand regret de tous ceux qui connoissent la grandeur de
notre vocation.
Selon notre légende, notre ordre fut une institution de Salomon, de Moyse
des patriarches d'Abraham, de Noë même. Ils voulurent conserver parmy un
petit nombre choisy les grands mystères de l'antique Religion du
protoplaste, et appelèrent par métaphore nos adeptes des maçons libres ou
des architectes du temple vivant du Très Haut. Selon notre véritable
histoire l'ordre fut rétably par les gens les plus sages du temps des
Croisades qui voulurent par des symboles, des signes, et des paroles très
énergiques réformer les moeurs des Croisés, et leur rappeler sans cesse le
souvenir des Vérités les plus sublimes au milieu des innocens plaisirs de
la Société. Jean Lord Stuart ou Grand Maitre de la Maison du Roy d'Ecosse
amena notre science de la Terre Sainte en 1286 et établit une loge à
Kilwin en Ecosse ou il reçut freemaçons les comtes de Glocester et d'Ulster.
Depuis ce temps l'antique Royaume et l'intime allié de la France a été le
dépositaire de nos secrets, le Centre de l'Ordre, et le conservateur de nos
loix. D'Ecosse notre société se répandit en Angleterre sous le Grand prince
Edward fils de Henry III.
Les malheureuses discordes de Religion qui embrazèrent et déchirèrent dans
le seizième siècle firent dégénérer notre ordre de la grandeur et de la la
noblesse de son origine. Pour complaire à la parricide usurpatrice
Elizabeth, qui regarda nos loges comme des nids de catholicité, qu'il
falloit étouffer, les protestans altérèrent, déguisèrent et dégradèrent
plusieurs de nos hiéroglyphes, changèrent nos agapes en Baccanales, et
profanèrent nos sacrées assemblées. Mylord comte de Darventwater martyr de
la Royauté et de la catolicité, voulut ramener icy tout à son origine, et
restituer tout sur l'ancien pied. Les ambassadeurs de Hollande et de George
duc d'Hanovre en prirent ombrage, et blasphémant contre ce qu'ils ignorent,
s'imaginant que les freemaçons catoliques, royalistes et jacobites,
ressemblaient aux freemaçons hérétiques apostats et républicains, ils nous
blâmerent d'abord, et firent ensuite notre Eloge en criant partout que nous
voulions former une neuvième croisade pour rétablir le vray monarque de la
Grande Bretagne. On a suspendu pour quelque temps nos assemblées dont Louis
XV vouloit se déclarer chef. Cet orage ne servira qu'a séparer la paille
d'avec le bon grain; mais à la fin la vertu et la vérité triompheront sous
le regne du plus aimable des Roys, sous le Ministère d'un Mentor qui a
réalizé tout ce qu'on avoit imaginé de fabuleux, dans un temps ou l'amour
de la paix fait la vertu des héros. Pour vous donner une idée de la
sublimité de notre ordre, je vous envoye une ode faite par M. le marquis de
Tressan un de nos confrères, que je vous prie de communiquer a mylord duc
d'Ormond et a M. le marquis de Montreal, mais surtout a Milady Inverness
dont je vénère toujours les graces et la Grace.
A Paris ce 16 d'avril 1737.
J'ay pensé commettre un crime énorme, finir une longue épître sans faire
mention de l'aimable Marquise, et sans vous faire des complimens de la part
de Madame de Ramsay. Je suis touché des disgrâces de mon frère qui n'a pû
faire sa cour à ma favorite, et je plains ma femme de ne pas vivre avec les
Contadins."
ENGLISH TRANSLATION:
"Yes, Sir, you have been lied to, if you were told that the duties of the
illustrious order of Freemasons limit themselves to civil virtues. They
spread much farther and embrace the whole philosophy of sentiments and even
the theology of the heart. We have in our society three kinds of fellow
members; the novices or Apprentices; the Fellow Crafts or profes; the
Masters or adepts. Our allegorical symbols, our most ancient hieroglyphs,
and our sacred mysteries teach three kinds of duties to these different
degrees of our initiates. To the first the moral and philanthropic virtues,
to the second the heroic and intellectual virtues, to the last the
superhuman and divine virtues. In the past one was three months a
postulant, three months a novice, and three months a Fellow Craft before
being admitted to our grand mysteries, and thereby become new men, to no
longer live but the life of the pure spirit. Since the decay of our order,
one has precipitated too much the admissions and the initiations, to the
great regret of all those who are aware of the grandeur of our vocation.
According to our legend, our order was created by Salomon, Moses and the
Patriarchs of Abraham, by Noah even. They wished to preserve among a
select small number the great mysteries of the ancient Religion of the
protoplast, and metaphorically called our adepts free masons or the
architects of the living temple of the Most High. According to our true
history the order was reestablished by the wisest men of the time of the
Crusades who wanted by way of symbols, signs and very energetic words to
reform the mores of the Crusaders, and ceaselessly remind them the memory
of the most sublime Truths in the midst of the innocent pleasures of
society. John lord Stuart, or the Grand Master of the Household of the
King of Scotland brought all our science from the Holy Land in 1286 and
established a lodge at Kilwin in Scotland where he received freemasons
the counts of Gloucester and of Ulster. Since that time, the ancient
Realm and the intimate ally of France was the trustee of our secrets, the
Center of the Order, and the preserver of our laws. From Scotland our
society spread in England under the Great prince Edward, son of Henry III.
The pitiable Religious discords which set ablaze and tore up during the
sixteenth century caused our order to degenerate from the grandeur and
the nobility of its origin. To please the parricidal usurper Elizabeth,
who looked upon our lodges as dens of catholicism, which had to be
smothered, the protestants altered, disguised and degraded some of our
hieroglyphs, changed our agapes into Bacchanals, and defiled our sacred
assemblies. Milord count of Derwentwater, martyr of Royalty and
catholicism, wished to bring here everything to its origins and restore
everything on its ancient footing. The ambassadors of Holland and of
George, duke of Hannover took umbrage, and blaspheming against what they
ignore, imagining that the catholic, royalist and jacobite masons
resembled the republican, heretical and apostate masons, they blamed us
first, and then sung our praises by crying everywhere that we wanted to
create a ninth crusade to reestablish the true monarch in Great Britain.
Our assemblies, of which Louis XV wanted to declare himself the head,
were suspended for a time. This storm will only serve to separate the
straw from the good grain; but in the end virtue and truth will triumph
under the reign of the most pleasant of Kings, under the Ministry of a
Mentor who achieved all that one had imagined as fabulous, in a time
where the love of peace makes the virtue of heroes. To give you an idea
of the sublimity of our order, I'm sending you an ode written by the
marquess of Tressan, one of our fellow members, which I ask you to
communicate to milord duke of Ormond and milord marquess of Montreal, but
particularly to milady Inverness whose grace and Graces I continue to
venerate.
At Paris, this April 16, 1737
I thought of committing an enormous crime, ending a long epistle without
mentioning the gracious Marquise, and without complimenting you on behalf
of Madame de Ramsay. I am touched by the disgraces of my brother who
couldn't court my favorite, and pity my wife for not living with the
Contadins.
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